Une parenthèse enchantée : le Lesotho

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Bon, je ne vais pas vous cacher que jusqu’à présent, j’ai plutôt été déçu par l’Afrique du sud. Non pas que le pays soit moche et inintéressant, mais juste qu’il ne correspond pas vraiment à ce que je venais et voulais voir. Trop de tourisme, hélas, dénature le pays…

Je me dirige donc vers…

Le Lesotho

Oui, y’a des pays comme ça, on sait même pas qu’ils existent. Comment expliquer le Lesotho ? C’est simple : c’est une enclave dans l’Afrique du Sud, un pays dans un pays, un peu comme l’Auvergne au milieu de la France (à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Auvergne n’est pas encore indépendante, mais la révolution est en marche ! ).

Précis'Hyon
En effet … cliquez ici …

En fait, je crois que les sud-africains, ils ont regardé une carte et ils se sont dit « cette zone là, c’est que des montagnes hautes. On n’en veut pas, c’est chiant les montagnes. On va créer un pays, et hop, c’est plus nos affaires ». Hé oui, le Lesotho est un pays de montagne, il a son point le plus bas le plus haut au monde…
Mais pour moi, ça sonne bien tout ça…

Du coup, pour monter au Lesotho, je choisis de le faire par son côté le plus dur…

Sani pass

Sani pass, c’est un peu l’épreuve que tout motard qui se dit « adventure rider » doit faire. Le passage obligatoire pour voir si on est un homme quoi.

Précis'Hyon
Décidément, après le Laki ( descendre au 19 juillet ) en Islande, tu te testes…des doutes peut-être ?

Je flippe un peu car les seules motos que je croise dans le coin sont des pures motos d’enduro avec des pilotes sur-equipés de protections en tout genre. Pis j’ai pas vraiment de formation tout-terrain en moto, mais c’était pareil en Defender au début…
Du coup, par un temps brouillardeux, c’est mieux on voit pas à quelle sauce on va être manger, on se lance Lasty et moi.

Le début est horrible : boue boue et boue ! Un guide m’avait prévenu. La boue, c’est le pire truc en moto car ça glisse.
Je profite d’un peu d’eau pour laver un peu la moto, c’est plus joli sur les photos…

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Et on continue la grimpette. Passé la boue, ça va mieux. Je me permet des arrêts photos car en plus parfois, ça se dégage.

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Et puis comme faut passer de 1500m à près de 3000m, les derniers virages eux sont pentus et dans le brouillard total ! Devant moi un Defender en galère que je double.

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Au sommet, je m’arrête pour les attendre, car ça sentait l’embrayage chez eux. C’est un couple de hollandais qui vit en Écosse qui ont acheté un def sud-africain (vous avez suivi ?). Malgré les vitesses courtes du def, ils ont lutté dans la dernière parti à cause de la pente. J’ai en effet senti que c’était chaud, mais pas à ce point. En fait, en moto, on franchit beaucoup mieux qu’en 4×4, le poids aidant.
À titre de comparaison, Lasty fait 130kg pour 40CV là où Teddy en fait 2.5tonnes pour 113CV. Donc oui, ça marche un peu mieux (sauf pour JB, rencontré l’an dernier au Tadjikistan en moto, qui devait être aussi lourd que notre def…)

Et donc, après une petite heure de transpiration, on y est !

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Après tant d’efforts, un repos bien mérité. Je pose donc mes roues à…

Sani top

Le haut de Sani, c’est en fait un grand plateau.
Ici, la principale attraction touristique c’est

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Les hollandais, étonnés par mon voyage (ou ayant pitié de moi, je sais pas trop) m’offre une bière et un repas là haut. Vraiment très sympa et ça fait du bien. Et le lieu est original…

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On dirait un chalet à la montagne.

Je plante ma tente 1km plus loin, je vais rester par là.

On nous demande souvent pourquoi voyager ? Voilà un élément de réponse…

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J’ai l’impression de revivre la Mongolie ou le Kirghizstan… Ça fait du bien un peu de nature, seul au milieu de rien (bon, y’a quelques moutons quand même…).

Et le lendemain, après une nuit où la température est tombé en dessous de 0°C, je pars pour une ballade de 5h pour me réchauffer. Le temps est clair, et me permet de voir en fait ce que j’ai grimpé…

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Ah oué, quand même ! Avec le brouillard, je voyais pas le truc comme ça. Et le final est en effet…pentu et tournoyant !

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Mais après 2 jours ici, il faut partir. Mon visa ne me donne que 3 jours. Il est temps de faire…

La traversée du Lesotho

Peu de gens traversent le pays. La plupart, les groupes avec guide, montent au bar par Sani pass, prennent un verre et redescendent, ou au pire vont quelques kilomètres plus loin histoire de. S’ils savaient ce qu’ils manquent…

Hormis la montée qui n’est pas goudronnée, le reste du pays lui l’est.

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Et c’est tant mieux ! Comme en Mongolie et au Kirghizstan, c’est les chinois qui goudronnent. En effet, ils ont le droit d’exploitation des mines de lithium, et donc ils ont besoin de pouvoir circuler pour faire marcher le business. Sur la route, encore en travaux, des ouvriers chinois côtoient les ouvriers lesothiens (on dit comme ça ?) et tout le matériel est chinois.

Précis'Hyon
Lésothans on dit, lésothans 🙂

Certains s’insurgent contre ça, mais la population, elle, est plutôt contente d’avoir des routes goudronnées. En effet, quand ils ont les moyens de s’acheter un véhicule, c’est rarement un 4×4, donc pour eux le goudron c’est mieux. Il n’y a que l’occidental amateur de tout-terrain qui n’est pas content car il ne peut plus s’amuser… Alors qu’il ne passe là qu’une ou 2 fois dans sa vie. Bref…

Les paysages de hautes montagnes s’enchaînent… L’Auvergne n’est pas aussi haute, mais je m’y retrouve quand même…

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Par chance, je ne suis pas sensible au mal des montagnes. Le Tadjikistan l’an dernier, plus de 1000m plus haut qu’ici nous a bien testés sur ce point. Par contre, Lasty souffre elle : énorme perte de puissance, et dans les cols c’est galère. Le matin, impossible de la démarrer, j’ai vidé la batterie du coup. Merci le kick sur la moto…mais kicker durant 20min par 3000m…là, je trouve aussi mes limites.
Et les montées…aïe aïe aïe…j’ai du finir l’une d’elles à côté de la moto car ça voulait plus…

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Heureusement que le moteur tournait encore car j’aurai pas pu pousser.

Et puis on arrive au bout du pays… C’est facile de le voir, on quitte la montagne…

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Après les montagnes, l’Afrique du Sud

Je redescends petit à petit (comprendre : descente bien raide où mes freins chauffent…).
La température de l’air remonte elle, pas de doute je « reviens » en Afrique.

Cette petite parenthèse au Lesotho a été brève, mais a été clairement ce que j’ai préféré. Un peu de nature et de simplicité dans un monde sur-touristique…

À bientôt !

29 thoughts on “Une parenthèse enchantée : le Lesotho

  1. Je lis ce post après avoir vu la vidéo du Def où on te voit doubler… Ça a l’air plus facile pour toi que pour les Hollandais !

        1. Punaise , quelle route pour monter au Lesotho !!!

          Il n ‘ y a pas de lithium là-haut ? C’est pour cette raison que les chinois ne sont pas intéressés pour goudronner cette route ?

          1. C’est l’Afrique du sud qui bloque le goudronnage, car ce col est l’attraction touristique majeure. Dès qu’on passe la frontière du Lesotho, en haut, y’a du goudron…

  2. Cela fait plaisir de revoir en photos ce petit pays le Lesotho que j’ai beaucoup aimé et aussi franchi par le Sani Pass en 4×4. Belle aventure en moto.

    1. Sur un voyage au long cours, on voit les choses différemment par rapport à nos 2 semaines de vacs annuelle. On ne cherche pas la même chose…

      1. Non mais je déconnais, je n’aime pas trop les endroits trop touristiques non plus. Il me tarde la suite de tes aventures, j’espère que je pourrai trouver un jeu de mot 🙂

  3. Que de paysages montagnards !!! Je laisse çà aux baroudeurs . En plus , il fait froid là- haut …

  4. Mdr!
    C’est la que t’es content d’avoir une petite moto légère 😉 avec ta drz tu peux passer a peu près partout sans arrière pensée (mais pas dans galère).
    Étrange en revanche pour la perte si forte de puissance en altitude. Mais t’as reussit a monter c’est l’essentiel 🙂

    Ps : ma moto faisait bien 2,5t mais seulement 65 cv. Avantage a teddy, donc…

    1. Oué au début je flippais, pis après j’ouvrais en grand (et je serrais les fesses…). Le plus dingue a été le bac de gravier sur 10km au Lesotho…j’aurai jamais osé avec la triumph !

      Pour la perte de puissance, je vais laver mob filtre à air, j’ai bouffé bcp de poussières et sables, ptet que ça vient de là. La premier jour aucun souci pour Sani pass, c’est les jours d’après que ça voulait plus…

  5. c’est sur qu’avec une petite moto legere tu passeras beaucoup plus facilement , je pense que j’aurais eu du mal avec la mienne , bonne continuation ,c’est toujours aussi intéressent de te suivre

    1. Je pense à tous ces gens qui ne jurent que par BMW 1200gs pour voyager…ils doivent certainement être foutus comme des bûcherons canadiens pour pouvoir gérer un truc aussi lourd

  6. Sympa la rencontre Land / Suzuki! Apparemment zont tous les 2 du mal quelques côtes 😉 Bien plus sympathique ce petit bout de terre, entièrement d’accord, du vert et des montagnes

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