La traversée des Alpes

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Bon, on en était où précédemment ?

Ah oui, en fait, on parle de nos vacances dans les Alpes, mais les Alpes, c’est large ! Du coup, histoire d’y voir plus clair, on va mettre ça sous forme de carte, ça permet de mieux visualiser et comprendre notre petit parcours…

Voilà, c’est fait. Vous pouvez zoomer sur la carte et cliquer sur les petits logos pour avoir des infos, photos…en bleu c’est la liaison routière et en marron clair c’est le roadbook.

Maintenant, retour au texte et aux photos.

Lors de notre second bivouac, le roadbook nous mène près d’un restaurant d’altitude, à Auron (c’est marrant parce qu’en Suisse, on habite près d’Oron…bon, le jeu de mots marche mieux à l’oral), le Grizzly.

On n’a pas testé le restaurant, mais on a rencontré les propriétaires qui nous ont autorisés à passer la nuit là. Un couple de jeunes qui viennent tout juste de reprendre l’établissement quelques mois auparavant, avec deux enfants en bas âge. Forcément, avoir des enfants ça ouvre la discussion, et très gentils, ils nous ont proposés leur aide si on avait besoin de quelque chose pour la nuit.

Forcément, on parle donc de gamins (oui c’est une mauvaise habitude des jeunes parents…oui, parce qu’on est jeune) et on pose la question de savoir comment ils font pour l’école ? En effet, on a fait un peu de piste pour monter ici, alors on se demande en hiver avec la neige, comment ça va être ? Pour le moment ils n’ont pas fait, comme ils viennent d’arriver, mais d’un voyage d’une quinzaine de minute en été à bord d’un 4×4, ça passe à l’expédition d’une heure en cumulant télécabine et 4×4 laissé à l’arrivée de la télécabine au village…ou descente en ski…enfin c’est plutôt original pour aller à l’école.

Après notre petit échange et avoir ramassé des framboises, on commence notre journée de route, avec des jolies vues sous un super soleil…

  

La piste nous fait redescendre vers Saint-Etienne-de-Tinée, où nous ferons halte pour faire quelques petites courses. La piste magnifique monte très haut, jusqu’à 2000m tout en longeant le flanc de la montagne. Ça nous rappelle à chaque fois notre premier voyage en Defender, dans les Balkans, lorsqu’on a parcouru la piste du parc de Teth en Albanie.

Bon, faut pas croire qu’un voyage en général c’est toujours trop cool et on a toujours du beau temps. Dans notre cas, on a eu… 1 jour de pluie. Oui, un jour, c’est énorme. C’est dans les cas comme celui-là qu’on apprécie encore plus d’être en voiture, surtout quand on voit les randonneurs sous la pluie. Et puis on peut prendre le goûter au sec, enfin plus ou moins au sec car rappelons-le, un Def c’est pas vraiment étanche et il pleut aussi dedans. Mais moins que dehors.

Lorsqu’on arrive dans la Vallée de l’Ubaye, la pluie ne nous lâche pas. En suivant la piste pour aller au Lac Des Sagnes, on peut même dire que c’est le déluge en fait. On profitera du paysage par nos fenêtres (embuées) alors qu’à l’arrière du véhicule ça ronfle dur. Plus ça bouge, plus ça ronfle…

Ce soir-là, on fera halte dans le camping de Jausiers. On alterne bivouac et camping, tout comme en voyage on allait en auberge de jeunesse régulièrement, pour avoir une vraie douche de temps à autre.

Bonne surprise en plus, le lendemain commence le Alpes Aventure Motofestival, à côté, à Barcelonette. On voit donc pas mal de motos trails à la plus grande joie de Nana et aussi son papa 🙂 On n’ira pas au festival, car ce n’était pas au programme, là on est sur des vacances en famille donc on va pas embêter Hyon avec des motos. Mais l’an prochain, on reviendra avec Nana et en moto 😀 Oui, parce que Nana elle adore les motos…elle ne subit aucune influence extérieure.

Bon, dans le coin, il y a un énorme classique à faire. Le truc que tous les motards, quatre-quatreux et autres rouleurs hors-bitume doivent faire dans leur vie de mangeurs de poussière : le Tunnel du Parpaillon.

Alors, on lit pas mal de choses sur ce tunnel sur les différents groupes et forums, c’est assez drôle…On a l’impression que c’est un peu le Graal, le truc de fou en terme de piste, de difficulté, de challenge et tout ce qu’on veut. Alors cassons le mythe : non, le tunnel du Parpaillon c’est pas du tout un truc fou en terme de piste, c’est une montée caillouteuse et c’est tout. Par contre, c’est vraiment joli ! Des supers paysages et des marmottes partout, ça c’est le col du Parpaillon !

A l’entrée de la piste, on prend un couple de randonneurs. Ils faisaient du stop sans trop y croire, pis comme on a de la place (bah oui, maintenant on a 5 places assises ! ), on leur fait profiter du voyage jusqu’au refuge qu’ils voulaient atteindre.

On continue la piste, où on rattrape deux Defender british. Ils rentrent de vacances en Sardaigne et sont venus faire un petit détour par là…

 

 

Arrivé au sommet, on fait une pause obligatoire. Obligatoire pour faire les traditionnelles photos devant le tunnel, et tout ça, et obligatoire parce que le modèle-réduit a besoin de se dégourdir les petites jambes. Bon, après, on a vu pire comme endroit pour faire une pause-pipi.

 

Attention, il ne faut surtout pas monter en véhicule au-dessus du tunnel comme on peut le voir sur des photos sur le net. Ça ne fera pas de vous un homme, mais juste un vrai connard. En effet, le tunnel est fragile et sa ré-ouverture chaque année  est remise en question. Pendant que vous paradez fièrement en haut du tunnel avec votre superbe BMW1200GS Adventure flambant neuve, après avoir vécu l’aventure et l’ascension de votre vie, pensant que vous êtes certainement le premier et le seul à avoir fait ça, et bien le tunnel lui, sous votre poids et à cause du temps, il se fissure, s’abîme, des pierres peuvent même chuter, au moment même où un VTTiste passait en dessous et se trouvera grièvement blessé suite à cette chute. C’est pas drôle, c’est déjà arrivé, et étant donné la distance pour retrouver du bitume, autant dire que trouver du secours ça met du temps…

Bref, du coup, on passe sous le tunnel, et on redescend. C’est pas tout, mais c’est l’heure de manger. Comme à notre habitude, les midis, on se trouve un petit restaurant sur la route, histoire de goûter des spécialités locales. Ce midi, la hasard nous mènera à La Petite Fringale près de Crévoux, où la plupart des produits cuisinés sont faits maison, locaux et…très bons !

Le programme de l’après-midi sera un peu chargé : ce soir, on mange chez des connaissances de Hyon, dans la ville fortifiée de Mont-Dauphin. Vauban est passé par là. On reprend donc la piste, qui nous fait parcourir le domaine skiable de Risoul. On croise de plus en plus de motards, la zone est propice pour les balades tout-terrain, va vraiment falloir qu’on revienne ici avec deux roues en moins ! En plus d’aller visiter Mont-Dauphin, Hyon est ultra motivée pour aller à Phazy : des sources d’eaux chaudes librement accessibles ! Oui oui oui, vous avez bien lu, des sources d’eaux chaudes gratuites en France ! Pas besoin d’aller en Islande !

 

Bon, la réalité en fait c’est que l’eau sort à 25°, donc le temps qu’elle s’écoule et remplisse les bains, bah…c’est pas aussi chaud qu’en Islande !

A noter que des projets d’aménagements en cure thermale sont/étaient dans les cartons…avec une date de livraison prévue en 2018. En septembre 2018, on n’a pas vu l’ombre de travaux d’aménagement, donc même si c’est pas aussi chaud qu’en Islande, faut en profiter maintenant, après, ça sera payant…

Notre parcours nous fait rouler entre le parc Naturel Régional du Queyras et le Parc National des Ecrins. Ca sonne bien non ? Et qui dit parcs naturels, dit des bivouacs posés, où on peut prendre notre temps. Étonnamment, on a l’impression d’ailleurs que certains endroits ont presque été aménagés pour bivouaquer. Le soir, on retrouve le plaisir de faire notre popote au milieu de rien, et comme cette année la cuisine n’est pas une corvée, on a même le sourire quand on cuisine ! (Mais j’ai pas vraiment le sourire quand je fais la vaisselle…)

 

On n’a pas arrêté de penser durant nos vacances que ça nous manquait vraiment un aménagement. Tous les soirs, il fallait sortir les caisses pour faire la moindre petite chose, et comme Nana dort sur les caisses, il fallait par la suite tout ranger pour préparer son lit. Bon, on a eu de la chance, il n’a pas plu donc on a pu vivre facilement dehors, mais en cas de pluie, on n’a pas d’auvent pour se protéger et il faut toujours faire de la manutention avec nos caisses qui du coup seraient mouillées et sales…on fait pas de la pub pour Amenagement4x4, mais sérieusement, l’aménagement c’est bien plus utile qu’un frigo !

Si nous on aime se poser une bière à la main devant un superbe paysage, Nana c’est pareil. On remplace juste la bière tiède (parce qu’on refuse d’avoir un frigo…) par un biberon de lait bien chaud (pas besoin de frigo pour ça…), mais le délire est le même…

Comme on passe à Briançon, c’est l’occasion d’y faire une halte et de visiter. Briançon, c’est encore du Vauban. Si les marins laissent des enfants dans chaque port, Vauban lui il laisse des villes fortifiées. Doit être sacrément riche le gars. Enfin s’il n’était pas mort quoi…

  

Etant donné la configuration de la ville, on laisse Teddy au parking et on va marcher. C’est plutôt en pente ce patelin. Je pense que Vauban ne devait pas rouler en Defender, sinon il aurait fait des rues un peu plus larges. Information à vérifier.

Et puis après Briançon, on part vers l’inconnu, l’aventure, la prise de risque, le pays de tout les dangers : l’Italie !

Oui bah c’est plus fort que nous, mais l’Italie, on n’aime pas. Nos rares passages dans le pays des pizzas se sont toujours soldés par des pannes, accidents, insultes, et autres arnaques…bon, par chance, cette fois-ci, comme on sera sur piste, on devrait rencontrer peu de monde. Oui, en fait, l’Italie c’est un peu comme Paris : c’est mieux sans les locaux 😀

Il aura été dit que le thème de nos vacances c’est la moto. Oui, parce qu’en arrivant en Italie, au hasard des pistes qu’on emprunte, on tombe sur la HAT : Hard Alpi Tour. Comme son nom l’indique c’est une épreuve dans les Alpes plutôt difficile, et en moto (ça, le nom ne le dit pas que c’est en moto). Du coup, on voit défiler pas mal de motos, ce qui n’est pas un souci car on peut facilement se croiser et se faire doubler…mais c’est plus compliqué quand on croise les 48614361 voitures du staff qui descendent alors que nous on monte. C’est un peu les bouchons sur piste.

Bon, on a beau ne pas aimer l’Italie, on doit avouer que la partie italienne du roadbook est vraiment magnifique. Le fil conducteur ici c’est les forts. Les forts comme les châteaux, pas comme Popeye. Je sais pas pourquoi, mais il y a des forts partout. Pis il y a des motos partout. Du coup, l’Italie ça commence à me plaire.

  

Et puis on tombe sur un rallye (mais pourquoi rallye ça prend un -e alors que c’est masculin ? ). Au début, on ne voit que des vieilles Mazda, pis finalement, alors qu’on est posé pour notre restaurant quotidien, on voit défiler un peu de tout : de l’Unimog à de la Mini en passant par d’autres trucs encore plus improbables. C’est l’European Adventure Rally, un rallye qui part d’Allemagne pour un tour d’Europe de 5000km. Certains empruntent les mêmes pistes que nous, j’espère que les traces d’huile qu’on a vu n’appartiennent pas à un de ces véhicules…le pauvre…

Ça nous rappelle un peu nos débuts avec nos 4L respectives avant de se connaitre, lorsqu’on partait vers le Maroc…on ne savait pas à l’époque, il y a presque 10 ans, mais on ne partait pas juste à notre rallye, on partait en fait pour une énorme aventure qui nous a mené jusque là !

Bon, notre boucle italienne sera un peu amputée sur la fin malheureusement car suite à la dernière saison hivernale, il y a eu des éboulements. On ne fera donc pas toutes la boucle initialement prévue. Notre itinéraire croise la TET, TransEuroTrail, un itinéraire qui permet aux motards de voyager aux 4 coins de l’Europe par les pistes. Du coup, en piste, on croise énormément de deux roues ! Et très peu de 4×4.

Un petit tour dans la ville de Suse, et puis en route pour le lac du Mont-Cenis, dernière étape du roadbook. En cours de route, on embarque avec nous un couple d’autostoppeur. Ils ont fait une rando de plusieurs jours et cherchent à revenir vers Grenoble où ils ont laissé leur voiture. On les amène jusqu’à la frontière car ensuite on bifurque pour attaquer encore un peu de piste. Ça sera notre dernière nuit de bivouac après une semaine de roadbook. Le soleil se couche laissant un léger voile brumeux. Le coin est fréquenté car autour de nous il y a un camping-car, un 4×4 avec une cellule et un van. Mais peu importe, on est tous les trois, on profite du spectacle et on se dit que les vacances c’est trop court, et la vie en route c’est vraiment bien…

Le lendemain matin, on finira le tour du Lac, et puis on redescendra vers la ville. Direction Morillon en Haute-Savoie.

 

Les vacances se termineront de façon plus classique : un appartement à la montagne 😀

Notre boucle est bouclée, on profite un peu de cette station en été, bien que les activités estivales soient maintenant fermées comme on est en septembre. Un petit tour au lac pour tremper les pieds, ça a beau être glacé, ça n’arrête pas Nana qui adore jouer dans l’eau.

On prend un peu de temps pour elle, car on se dit qu’elle a vraiment été cool durant les vacances à ne pas râler alors qu’on a passé énormément de temps en voiture.

Il me revient souvent en tête une phrase des Martoulenn, qu’on avait croisé à Istanbul en 2014 au début de leur voyage…« Voyager avec des enfants, c’est aussi faire le tour du monde des aires de jeux ». Bah c’est vrai que dès que Nana voit un toboggan faut y aller ! Mais en fait, c’est pas une contrainte, parce qu’en fait, le seul but de partir, c’est de prendre son temps…

 

Et voilà, sur ce s’achèvent nos (trop courtes) vacances. Il est temps de rentrer à la maison. Nos premières vacances en famille à bord de Teddy, sur les routes. Ça ouvre des nouvelles perspectives de voyages et de nouveaux buts : on ne voyage pas que pour voir des paysages, rencontrer des nouvelles personnes, découvrir de nouvelles cultures…on voyage aussi pour se retrouver, passer du temps ensembles et profiter du temps simplement.

Après les vacances, on remet tout en ordre, on range tout, on lave Teddy, parce qu’il nous sert au quotidien aussi…et on se remet difficilement dans la vie normale…

Ce cube d’alu sur roues nous aura apporté tellement de choses au fil des années, et pour les années à venir encore on espère…

Aller, à bientôt pour de nouveaux projets… 😉

One thought on “La traversée des Alpes

  1. Super que vous ayez apprécié les Alples, et super reportage!
    Non le Parpaillon n’a rien d’un exploit à franchir, vu que l’exploit a été réalisé il y a 120 ans 😉 C’est l’exploit de centaines d’hommes dans un contexte géopolitique passionnant qui aura permis de nous offrir ces si belles vues depuis le sommet.
    Moi non plus je n’aime pas trop le côté italien du massif pour différentes raisons, mais la piste des forts est simplement hallucinante. C’est un voyage dans le passé pour qui aime l’histoire et la géographie.
    Vous verrez, d’ici quelques années vous connaîtrez ce massif par coeur c’est un vrai plaisir quand il fait trop chaud à Oron 😉
    Fabien.

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